Dans le Médoc, comment ne pas s’enthousiasmer pour des vins de Margaux ou Saint-Estèphe que l’on savoure entre 30 et 50 €, quand on tombe dans les même appellations sur des bouteilles à 80 ou 200 €…
Concernant les “grands crus classés en… 1855 !!!” dont ce classement initial, fait par le négoce de l’époque (on pourrait trouver plus objectif), équivalait principalement à classer un cru, une marque, et pas un terroir. La preuve en est que les territoires de nombreux de ces vins ont beaucoup évolué, certains en profitant pour “avaler” les terres d’un voisin pour les ajouter dans leur propre vignoble…
En tout cas, beaucoup ont disparu des tables françaises, faute d’avoir snobés les amateurs, les restaurateurs ou cavistes, s’exhibant à des prix complètement dépassés ou exagérés en Chine ou aux Etats-Unis, ceci expliquant le “bashing” de ces Bordeaux. Il faut avouer que le lissage des vins est important, et il est de plus en plus difficile de distinguer un Margaux d’un Haut-Médoc…
D’autant plus qu’un excellent vigneron d’appellations Bordeaux Supérieur, Margaux, Pomerol, Côtes, Satellites… dont le vignoble côtoie celui d’une appellation ou d’un cru plus connus, par exemple les Crus Artisans, a toutes les chances d’élever un remarquable vin à 20 € quand son voisin va réussir à vous caser une bouteille moins bonne à… 50 €, voire bien plus, uniquement en mettant un nom ou une mention plus valorisante sur l’étiquette !
Les meilleurs millésimes à boire aujourd’hui : 2017, 2014, 2012, 2011, 2008, 2007, 2006, 2004, 2002 et 2001. Ceux qu’il faut encore attendre : 2018, 2016, 2010, 2009, néanmoins plus rapide à boire. Les plus décevants, car trop “chauds”, atypiques : 2015, 2013, 2005 et 2003.
(M) : Margaux. (P) : Pauillac. (SE) : Saint-Estèphe. (SJ) : Saint-Julien. (M) : Moulis. (L) : Listrac. (HM) : Haut-Médoc.
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